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Yo La Tengo

Ils faisaient partie de ces groupes qu'on n'aurait jamais imaginé filmer. D'abord parce que comme ils l'expliquaient récemment au New York Magazine, ils se sentent 'très à l'aise les uns avec les autres, beaucoup moins avec le reste du monde' et que nous nous étions par le passé frotté à quelques refus polis. Ensuite parce que Yo La Tengo plane au dessus du reste, fait partie d'un panthéon mystérieux, presque vaporeux, que l'on hésiterait presque à incarner, à jeter dans la rue.

Puis c'est arrivé. Pour leur dernier disque, il semblerait que les trois d'Hoboken se soient décidés à faire un effort. On n'a jamais vu autant d'interviews, de sessions, de présence publique. Et à notre grande surprise, ils ont accepté de faire un Concert à emporter. On aurait à peine osé toucher au mythe, mais on ne refuse pas Yo La Tengo. Je n'en aurais pas dormi pendant 18 jours.

On savait qu'ils ne seraient pas très bavards. Mais le quartier était beau, la lumière douce et superbe, et nous avons trouvé, comme à l'habitude, une tripotée d'enfants pour assurer l'animation. Une gamine qui balance ses pieds pendant 'With a girl like you', une autre qui tient la jambe de Moon pendant quinze minutes, des grandes qui jouent à la pétanque et qui toutes ensemble détendent le groupe.

Ving-cinq ans de carrière, et Yo La Tengo sait tout faire : électrifier un hangar sans électricité, accompagner en douceur une fin d'après-midi, poser un solo de guitare impressionnant en marchant dans une avenue boisée. Ils n'ont presque pas parlé. Mais on n'en a cure.