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take away shows — By Chryde

Vampire Weekend

On écoutait Oxford Comma et A-Punk , on s'imaginait siroter des Daïquiris et faire des pogos sur une grande plage, pieds nus dans le sable, on s'imaginait adolescents, secouant la tête et souriant comme des cons.

Paris n'aurait pas pu faire pire. Un après-midi gris de novembre, à la Chapelle. Des trottoirs gris, terrains vagues, voies ferrées et taxiphones. Paris, ce jour là, ce n'était pas l'exotisme, ce n'était pas Montmartre un dimanche de printemps, c'était l'inverse des daïquiris. Les Vampire Weekend portaient leurs pulls d'étudiants, Ezra son écharpe, et ils étaient responsables du soleil, chargés de colorer les quartiers nord. Lourde tâche.

Tout a tenu à un rythme, une voix, et à l'incongruité de l'équipement. Deux claviers, tenus à bout de bras, qu'il fallait porter en jouant, poser par terre pour assurer un morceau. Un batteur exceptionnel, privé de sa batterie, qui retrouvera son entrain dans une cour déserte qui faisait résonner fort les poubelles vertes et jaunes. Mais surtout une voix, celle d'Ezra, juvénile et puissante. Elle nous impressionnera d'abord au dessus des rails partant de la Gare du Nord, puis dans un café où nous sommes retournés au source.

Ils ont commencé par jouer Walcott comme nous ne l'avions jamais entendu : ce morceau qui s'appuie normalement sur un riff de piano reposait alors sur un délicat arpège de guitare. Ils ont marché, puis nous sommes entrés au Delis. Du lambris sur les murs, des patrons adorables qui acceptent de baisser la radio, des synthés sur les tables, à côté des verres de bières, des clients, une moitié indifférents, une autre essayant de se joindre au choeur de Blakes got a new face. Un air de familiarité avec la première vidéo que nous ayions jamais tourné. C'était le Spinto Band, c'était un autre groupe de pop insouciante.