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take away shows — By msaura
Directed by
Vincent Moon
In Perpignan

The National

Difficile de parler de The National, ils m'ont accompagné ces dernières années à travers divers projets, quelques clips... Surtout un long métrage que je termine actuellement, visible d'ici 2-3 mois, après la sortie de leur nouvel album Boxer (prévue pour le 22 mai), évolution évidente et chef-d'oeuvre à venir d'une musique qui a connu beaucoup de moments de doute et de remise en question. En progression toujours.

Les moments passés avec les National ont rythmé beaucoup d'histoires, personnelles ou plus lointaines. Leur musique a cette capacité à s'insinuer dans le quotidien plus que n'importe quelle autre, s'imposant en douceur après quelques écoutes rapides où l'on ne perçoit souvent pas la profondeur de chaque chanson. Mais eux mêmes vous le diront: les mélodies qui sont évidentes à la première écoute ne le sont plus autant à la dixième. Leur façon de composer possède cette difficulté et cette complexité qui enrichit chaque morceau: à l'origine une ligne évidente, dans laquelle chacun mettra son grain, avant que n'arrive Matt Berninger et sa poésie si particulière en dernier lieu, déployant leur musique vers des hauteurs rares. La différence de ces morceaux ici en vidéos avec les versions album à venir est saisissante.

Pedro Soler, grand guitariste flamenco, les a invité en septembre dernier, à venir jouer une date unique dans le cadre d'un festival de guitares à Perpignan. Marquant alors une pause dans l'enregistrement démentiel du nouvel album, ils viennent se reposer l'espace de quelques jours à Banyuls, petit port tout au sud de la France en bord de méditerranée. Ils restent au mas de Pedro et Madeleine, isolé sur la montagne et dominant la mer. On avait convenu d'y rester aussi quelques jours avec une bande d'amis, de profiter du soleil et du sud, de leur présence étrangère.

Le concert de Perpignan fut éblouissant, date perdue et explosion live bienvenue - quiconque les a déjà vu en live comprend que ce groupe puisse parfois foutre des frissons. Il est difficile de dire que Matt "fait le spectacle", même si on reste accroché à ses mouvements nerveux et brusques, imprévisibles. Il confiait l'été dernier «What's easy about going onstage and singing as opposed to just speaking publicly, is that, you have music behind you just to cover you up a little bit. To hide in...». Tout est là.

'Start a War' fait partie de ce nouvel album. Il était tard, fin de dîner sudiste, sous un arbre, il semblait évident de devoir faire participer tout le monde à la musique. Je crois que c'est Bryan qui a eu comme idée que toute la tablée se mette à frapper en rythme, avec ce que chacun avait sous la main - verres, assiettes, bouteille, bouts de bois. Mains. Ca s'est déroulé en douceur, un peu dans les brumes d'alcool, un peu dans la chaleur de l'Espagne toute proche.

Ensuite, on est monté en haut de la montagne, à la Salette, là où brille la chapelle qui surplombe les montagnes alentours. Les National ont joué «Ada», morceau tout en implorations, deux fois de suite, la première avec des corps qui dansent autour, la seconde soutenus par les voix de la petite quinzaine de personnes que l'on formait. C'était beau comme fin de nuit, c'était quelque chose qui, on le sentait bien, ne pouvait avoir lieu que dans le sud.