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take away shows — By msaura

The Low Lows

Parker a une putain de gueule de baroudeur. Une de cowboy revenu de loin. Parker a une flasque remplie de whisky en permanence dans la poche arrière de son jean. Une flasque toute cabossée, d'une classe absolue, à rendre jaloux. J'aime Parker.

Les Low Lows viennent de New York tout d'abord, et se sont fait connaître sous le nom de Parker and Lily - duo/couple de Parker Noon et Lily Wolfe, auxquels se sont ajoutés Jeremy Wheatley et Daniel Rickard. Fin 2004, la romance se termine, Lily quitte le groupe sur un troisième et dernier album, The Low Lows, nom qui sied donc parfaitement à l'humeur ambiante et dont les trois membres restant en partance pour la Georgia vont adopter rapidement. L'année suivante ils enregistrent le magnifique et abrasif Fire on the Bright Sky, sorti en 2006 chez les Londoniens de Monotreme Records (qui comptent parmi leurs artistes Thee More Shallows, Picastro ou surtout les immenses Cerberus Shoal).

Le canadien Barzin était à Paris pour deux jours. On l'avait fait joué la veille au soir dans un appartement, pour la première des Home*Sweet*Home. Je venais de terminer une vidéo pour lui, Leaving Time, dont j'étais pas très fier mais qui m'avait permis de lui présenter plein de filles, il semblait heureux. Le lendemain débarquaient à Paris les Low Lows, ni en passage promo ni en tournée, un peu perdus parmi la circulation marchande. Barzin voulait les rencontrer, 'collègues' si on veut, aussi pour leur choper des instrus pour leur concert du soir même dans la salle la plus triste du tout Paris. Barzin voulait que l'on fasse un Concert à emporter ensemble, j'avais peur que sa musique si envoûtante sur disque ne rende pas dans un contexte acoustique, on s'est donc contentés des Low Lows et de leur country rock porté par la voix toute en folles lamentations du sieur Parker. Barzin tenait le micro et buvait des coups.

Je voulais tourner dans ce bar depuis quelques temps, dans le passage des Panoramas, vieux bistrot parisien que l'on pourrait confondre avec un décor de cinoche si ce n'était ces clients qui ne ressemblent absolument pas à des touristes de seconde classe. Le dispositif était simple: Parker se balade et retrouve ses potes. Le country rock tendu des Low Lows semble inexplicablement presque évidente dans un tel endroit. On boit des coups, on est bien. J'aime bien les histoires simples. A la fin y'a un mec qui dit «Dylan». Hé.

On a ensuite essayé de forcer l'entrée de Chez Chartier, l'institution absolue du quartier, vieux et immense resto blindé de touristes ce coup-ci, connu pour ses serveurs tous extrêmement désagréables, mais Parker a flippé en voyant les molosses de l'entrée. On s'est réfugié dans une allée où le trio a lancé une sérénade à un couple de vieux Parisiens séduits qui sortait son chien. Puis on est monté dans un bus, sans prévenir. Sans presque se faire remarquer, à voir les réactions pas franchement envoûtées des passagers. Ah, putains de parisiens va. Je croyais que les Low Lows c'était quand même mieux que les Naturally7.

En attendant leur second album, Little Tigers, à paraître d'ici peu, les Low Lows seront à Paris, en concert cette fois-ci, le 27 février au Triptyque. Ne les ratez pas, immense groupe de scène, véritable sauvagerie électrique complète. Et groupe alcoolisé, mais au whisky. Classe quoi.