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take away shows — By Chryde

Summer Camp

Nous connaissions bien Jeremy Warmsley, maigre musicien timide, adorable, qui adorait composer des chansons trop grandes pour lui et les chanter avec ferveur. Nous savions que depuis peu il avait un autre projet, avec une fille, Elisabeth, que nous ne connaissions pas. Leur groupe s’appelait Summercamp. Sur internet, quelques démos qui trainaient, une pop estivale bordée de nappes synthétiques, des mélodies qui peuvent rester en tête des jours durant.

Elisabeth était souriante, blagueuse, souvent espiègle, et son entrain tirait doucement Jeremy de sa réserve. Avant même qu’ils n’aient produit la moindre note, on pouvait sentir chez eux une délicieuse complicité, une façon de s’appuyer avec insouciance l’un sur l’autre.

Quelques répétitions dans le jardin de leur studio, gênés par un gros blond qui prenait visiblement son deuxième cours de batterie, nous décidons de partir vers Camden. Le marché, habituellement grouillant de touristes et d’ados en quête d’accessoires gothiques, était fermé, désert. Jeremy a gratté deux accord, Elisabeth s’est mise à chanter, et à deux ils nous ont étourdi : la voix de Liz était d’une beauté et d’une puissance qu’on ne pouvait deviner dans leur démo. Dénudée, sincère, bouleversante. Was it worth it ? dit la chanson. Cela l’était totalement…