Take away shows What's New Live One 2 one Music videos Pocket parties Docs
take away shows — By Un invité
Directed by
Jeremiah
In Paris

Poney Express

Fruits d’une rencontre évidente entre l’univers cinématographique du groupe et une façon très personnelle de filmer la musique, les Concerts à emporter de Poney Express inventent une nouvelle mise en scène. Des moments forts de recréation, glanés au fil du tournage de leur clip.

Quand j’arrive ce dimanche au Studio Abel 14, à deux pas du métro Daumesnil, c’est pour assister aux dernières séquences du clip que Jeremiah réalise pour Poney Express. Quelques jours plus tôt, la petite équipe traversait la Normandie pour « quitter Paris même pour de faux » et retrouver les étendues sauvages.

Couple à la vie comme à l’écran de ces Concerts à emporter un peu particuliers, Robin Feix (Louise Attaque) et sa douce Anna Brethe (Tétard) sont deux personnalités attachantes, attentives et sincères. Ils sont installés dans la berline, tandis qu’autour d’eux tout le monde s’agite : Franswa s’essaie au SteadyCam, Viara fixe les lumières et Yves et Alex se voient confier les effets spéciaux. On sort les colts, les boîtes de conserve volent, le tournage du clip "Paris de Loin" touche bientôt à sa fin. L’occasion est trop belle, les décors serviront au Concert à Emporter que nous voulions réaliser pour le groupe, dont l’univers fascine. Il y a dans leur bestiaire Antonioni, Violent Femmes, High Lamas, Johnatan Richman, Jarmush, Adam Green, Kubrick et Truffaut, des cinéastes qu’on adore et des musiciens qui leur servent de parrains.

Concentré sur le gros plan initial qui servait pour le clip, Jeremiah nous fait petit à petit découvrir l’envers du décor. A mesure que dans la voiture Poney Express ronronne, on passe sans s’en rendre compte de la route et ses grands espaces au studio parisien. Exit les quidams, les trottoirs, la circulation et l’inconnu : la session tournée avec Poney Express ne ressemble à aucune autre. Il y a pourtant le même regard, le même traitement de l’image, une situation incongrue ; celui-ci possède en plus un sens de la mise en scène quasi-cinématographique. Avec eux le courant est passé tout de suite, et ces images sont les fruits d’une rencontre artistique basée sur bon nombre de références communes.

Quelques autres ont été captés au fil du tournage, comme ce « Bye bye Paul » pris chez Robin dans le 11ème arrondissement, et « les Avalanches » dans un studio blanc immaculé qui n’est pas sans rappeler la fameuse séance photo du "Blow Up". Il y a dans leur regard croisé une sensualité, une complicité amoureuse et scénique.

C’est sans doute ce côté pop à la Stuart Murdoch qui magnifie la simplicité des mots, ces histoires d’amours adolescentes et timides. C’est deux là ont bien trouvé leur nom; seuls au monde ou presque Poney Express résonne avec une légèreté évidente, sorte d’échappée française au pays du farwest.

Chez Manu