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take away shows — By Un invité

Nash

Natasha ou Nash qui se surnomme elle-même « La go cracra du djassa » nous est encore parfaitement inconnue quand Jean-Paul du festival Generiq entame les présentations. Découverte par ses soins lors d’une battle en Côte d’Ivoire, la rappeuse l’a impressionnée par l’énergie et le charisme qu’elle dégage ; cette jeune femme n’a pas la langue dans sa poche et s’est forgée sur la scène locale une réputation solide. Une sorte de « riot grrrl du hip-hop afro » peut-on dire, s’il faut lui coller un étiquette.

A tout juste 23 ans, Nash étonne par le sourire fier qu’elle pose sur ses textes. C’est une femme battante, presque guerrière, qui déambule dans le faubourg de France, une des plus grosses artères piétonnes de Belfort. La dégaine est nonchalante, les textes improvisés, le discours aiguisé pour mieux singer le « Bengue » - l’Europe en nouchy, cet argot urbain ivoirien.

Il est 17h quand Jeremiah commence la filature. Nash rentre dans un magasin et puis un autre, lâche ses rimes au coin de la rue, et s’empare de ce bout de ville que l’on croyait appartenir à Belfort. On croit pendant un instant la perdre de vue, mais la caméra repart, toujours furtive. Avec un flow tendu et une musicalité toujours constante, elle questionne habilement la culture de l’argent et la place de la femme qui occupe les vitrines des boutiques. Elle parle de résistance, de sa place dans le ghetto. Nash est un électron libre, une petite femme en baggy décidée à trouver sa place, prête à lutter pour son respect et son émancipation.

De retour dans le café où nous avons élu domicile, c’est avec un sourire immense qu’elle retrouve son équipe. Quand on lui montre les rushes de ce qui vient d’être filmé, c’est son visage tout entier qui s’émerveille, cette session prenant soudain forme à ses yeux.

Chez Manu