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take away shows — By Chryde

Matthew E. White

Il y a bien longtemps, il y avait ici les plus grandes stars, qui buvaient, posaient, dansaient, posaient encore avec d'autres stars plus grandes encore. Il y avait de la drogue. Il y avait des looks improbables, des seaux de champagne. On y était amis pour la nuit, la musique était forte, ça brillait de partout. C'était les Bains Douches.

De tout cela, ne restait ce jour là que quelques parcelles de dorure, des morceaux de miroirs et des tags de bite dans les toilettes. Nous étions quelques jours avant le début des travaux de rénovations des Bains. Le lieu était une ruine, le bâtiment à nu, il fallait faire attention aux trous dans le sol en marchant.

Sur disque, la musique de Matthew E. White était tout en luxuriance. On y trouvait des cordes, des choeurs, et des cuivres, des claquements de mains, des percus et des lignes de basse appuyées. Il y avait du groove, c'était chatoyant, ça débordait de sons.

De tout cela, ne restait ce jour là qu'une guitare branchée sur un mini-ampli, la voix de Matthew et cette percu métronomique, qui sonnait un peu comme si les instruments de chantier avaient décidé d'accompagner la reprise de Randy Newman, que Matthew E. White reprenait tout en langueur. On y devinait le groove, qui transpirait ça et là, comme la gloire passée de l'endroit qui se rappelait à nous au détour d'une porte.