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take away shows — By Rockoh

Los Weeds

Los Weeds nous avaient donné rendez-vous en fin de journée dans le quartier Roma. Ils nous attendaient dans leur local de répétition, une baraque de parpaings et de tôle simplement posée sur le toit d’un immeuble. Le groupe était à l’image des lieux, purement rock’n’roll et presque un cliché en soi : de beaux gosses doués, un peu marginaux et sans doute ambitieux, qui avaient quitté la ville de leur enfance (Torréon, au nord) pour s’installer dans la capitale et y essayer d’y vivre de leur musique : un rock basique qui emprunte autant aux aînés des sixties qu’aux Libertines et autres branleurs britanniques.

Nous n’allions pas tergiverser pendant des heures, "one… two…three…four", une ou deux prises et ça pouvait être dans la boite. Le groupe avait l’air rodé, et même en acoustique, sans l’électricité qu’il aurait fallu pour faire rugir les guitares, nous avions déjà toute la panoplie indispensable : un chanteur qui refuse de retirer ses lunettes de soleil et son blouson de cuir (malgré l’obscurité et la température plutôt clémente), un public déjà acquis à la cause (des copines et groupies sexy débauchées pour l’occasion, pour les applaudissements, les cris et pour prendre la pose), des looks ultra apprêtés… et l’essentiel : des morceaux simples et efficaces, qui faisaient mieux que simplement tenir la route dans leurs versions dépouillées.

Nous avons simplement fait un peu de place, éteint les joints, planqué (ou vidé) les bouteilles et nous les avons laissé jouer. Une fois pour la caméra… et une deuxième fois pour le plaisir. Art a ensuite voulu les filmer ailleurs, nous les avons fait déambuler dans la rue, s’incruster dans un restaurant, jammer avec un guitariste de taverne. C’était chouette, mais rien ne valait ce premier morceau, "Brian Jones", titre-hommage et déclaration de foi…