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live — By Chryde

Lianne La Havas

Nous l'avions filmée en talons hauts et guitare sur les pavés de Montmartre, devant Notre-Dame, dans un carrefour désert du Marais. Nous l'avions filmée chantant une balade sur la piano d'un bistrot des Abbesses. Nous lui avions loué un studio vide de plusieurs centaines de mètres carrés, nous l'avions mise dans la forêt, fait plonger dans un lac, fendre une foule de danseurs, et tuer l'homme qu'elle aime.

Mais ce jour là, dans une pièce en retrait de ce skate park de Liverpool, Lianne La Havas nous a dit qu'elle était heureuse d'être là avec nous. Parce que nous ne l'avions jamais filmée live.

C'était un live un peu particulier. Lianne, son pianiste et le public tous installés au fond du bowl d'un skate park. Un gigantesque bowl, qui nous semblait pourtant un espace intime, sans doute parce qu'il était noyé dans un skate park plus grand encore. Les sales gosses de Liverpool qui tout l'après-midi, nous avaient nargués avec leurs skates, leurs BMX et leurs trottinettes, étaient partis. Il n'y avait que Lianne d'un côté, et 200 personnes captivées en face. Captivées. Muettes. Accrochées à ses lèvres. Qui n'ont pas -ironie suprême- osé sortir leur téléphone.

Lianne n'avait besoin de rien d'autre que de sa joliesse, de la puissance de sa voix et de sa sincérité pour nous accrocher. Sérieusement, cela doit faire 3.000 fois qu'elle chante à quel point ce garçon a été salaud. Et on a toujours l'impression qu'il lui a fait sa crasse l'heure d'avant.