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take away shows — By Un invité

Josh Rouse

J’étais amoureux. Elle ne l’était pas. "Nashville" a consolé mon printemps 2005. J’ai racheté le CD. On faisait ça a à l’époque. Je suis allé devant chez elle et comme je n’avais pas le code, j’ai attendu dans un café que quelqu’un sorte pour aller le glisser dans sa boîte aux lettres. Plus tard, lorsque je ne l’aimais plus et qu’elle ne m’aimait toujours pas, elle m’a avoué que Josh avait étoilé pendant des mois les traverses grises de son plafond parisien.

Josh est parti vers le Sud. Moi aussi. Je suis retombé amoureux. Je crois que Josh aussi. On entend des voix suaves dans les choeurs de "Subtitulo", ces voix qui crient “Chéri ?” quand elles rentrent à la maison. Avec mon nouvel amour, nous avions décidé de partir en villégiature une semaine à Altea. Si nous avions le temps, j’écrirais un livre, où nous ferions un disque. Ou un enfant. Mais surtout nous chercherions Josh. Et lorsque nous l’aurions trouvé… Nous lui dirions bonjour ou Hi ou Ola ! Et je crois que nous n’aurions rien dit de plus. Nous étions timides et Josh l’est aussi.

Mon nouvel amour n’est pas venu avec moi à Altea. Elle ne m’aimait pas assez pour ça. Ni pour le disque ou les enfants. Alors je suis parti avec une autre.
Elle au moins, c’était clair. Elle ne m’aimait pas. Elle n’aimait pas Josh non plus. Alors nous sommes allés à la plage. Et nous sommes allés au marché. Et nous sommes allés au cybercafé. Et dans des bazars chinois. Et nous avons suivi la procession. Interrogé les chats, et les serveurs des bodegas. Les vieillards anglais en latence. Et j’ai écrit un livre. Et nous n’avons pas fait d’enfant, mais de sublimes bouillabaisses.

Un soir qu’on cherchait Josh, nous avons trouvé un magasin de musique. Le vendeur connaissait Josh. Il m’a dit qu’il était parti à Valence. C’est con, nous y étions la veille. J’ai acheté une guitare et, rentrés à la maison, à la table de camping, pendant que mon désamour bronzait nue sur le toit, j’ai écrit une bossa pour les chats.

François Thomazeau