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live — By Ondine

Jagwar Ma

Il est 4h du mat. Mike Pickering est aux platines là-haut dans la cabine de DJ, celui que le public vénère désormais. Des flots d’acid house se déversent sur les corps en transe. L’alcool est boudé au profit de petites pilules multicolores qui passent de mains en bouches dans l’indifférence totale du service de sécurité. Nous sommes à Manchester en 89 et l’Haçienda est le centre du monde.

Vingt ans plus tard, l’alcool coûte le triple de ce qu’il valait alors, les drogues restent aux portes des clubs, mais la même transe anime encore les enveloppes d’un petit groupe de fous furieux, qui, des biens nommés Factory Floor aux Australiens de Jagwar Ma, ressuscitent les grandes heures d’une musique qui a marqué l’histoire.

Nous sommes dans un ancien tribunal militaire, le Crown Court. Les Jagwar Ma remontent des prisons du sous-sol, où de faux cadavres et de vrais instruments de torture trainent encore, pour prendre possession d’une salle comble où l'on faisait autrefois justice.

On se serre au premier rang. On sort son plus beau tshirt de Tame Impala. On prépare ses sauts les plus hauts quand retentit le psychédélisme grisant d’un "Come Save Me" que n’auraient pas renié les pieds qui ont martelé le sol des premières raves britanniques. On est à Bristol ou peut-être à Madchester. Les Happy Mondays font les cons dans le fond, à moins que ce ne soit seulement Jessica et ses copines. Tony Wilson applaudit pendant que Bob Gretton fait la gueule comme d’habitude. 1989 et 2014 ne font plus qu’une le temps d’un trip d’acide explosif dont on ressortira suant et extatique une heure plus tard. L’ecstasy d’aujourd’hui, c’est Jagwar Ma.