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live — By Chryde

Franz Ferdinand

C'était un palace que certains disent prestigieux, d'autres poussiéreux. Un établissement comme nul autre dans Paris, qui a été pendant deux mois intégralement vendu aux enchères puis désossé : les tables, les lits, les tableaux, la moindre chaise, les tentures du XVIIIe siècle, jusqu'aux cheminées, tout était parti. Les salles gigantesques ne gardaient que le parquet craquant, leurs moulures rococo. Les cuisines étaient en ruines, les chambres dévalisées.

Et c'est là que nous avons décidé de mettre Franz Ferdinand. Leur confier le soin de faire vivre ce lieu une dernière fois avant qu'il ne ferme définitivement, pour deux ans de travaux. Et quelle vie... Ils n'étaient pas venus seuls, et en 30 minutes à peine, l'intégralité de leur équipe avait transformé cet escalier de marbre désert en une gigantesque fourmilière.

Sur Franz Ferdinand, il y a d'abord une chose à dire : nous avons rarement rencontré un groupe de cet envergure, adoré,  sursollicité, coutumier des shows devant des foules énormes, qui soit resté aussi ouvert, adorable, gardant un véritable plaisir à jouer, aux deux sens du terme. Quand nous avons proposé à Alex Kapranos de commencer à jouer sur le balcon où les Bleus avaient célébré leur victoire au siècle précédent, personne n'imaginait qu'il grimperait sur la balustrade, rendant blêmes son équipe et la responsable du Crillon.

Puis c'est surtout une histoire de riff. Un riff dévastateur endiablé, qui marquait à lui seul la prise de l'espace par le groupe. Et c'est tout ce que nous cherchons : ce moment incroyable où un groupe, par sa seule musique, prend possession d'un espace qui n'était pas prêt à l'accueillir. Ici, c'est encore plus beau, c'est un lieu endormi qui a repris vie, l'espace d'un morceau.