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take away shows — By Chryde

Foxygen

Voyez ces saltimbanques. Voyez cette bande de jeunes, ces clowns, ces hippies. Qu'importe comment vous les appelez, il prendront le nom sous lequel vous avez l'habitude de désigner, dans un réflexe défensif, celui qui s'incruste dans votre quotidien sans crier garde, avec outrance.

Vous pouvez être une grand-mère arcboutée, un maraîcher bougon, une bande d'ados à capuche, vous pourrez être effrayé, agacé ou surexcité, vous les nommerez, vous les interpellerez, vous jouerez donc leur jeu. Ils s'appellent Foxygen, ils viennent de la Californie, cet endroit où l'on fume des drogues, où l'on sort avec un pull en mohair sous un soleil de plomb, et ils viennent griffer la routine pour y faire saigner un peu d'insouciance, un peu d'insolence aussi.

Je me souviens bien de la première écoute de 'Take the kids off Broadway' le premier LP de Foxygen. Foisonnant, bordélique, insouciant et d'une folle richesse musicale, on aurait dit le disque enregistré par un ado enfermé dans sa chambre et jouissant un maximum de toutes les musiques qu'il laisse passer à travers lui.

C'est cela Foxygen. Une bande d'amis qui jouissent sans entrave, et prennent ce qui leur vient sans hésiter. Qu'il s'agisse d'une pomme sur un étal ou de la sortie d'un collège parisien.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas croisé un groupe autant taillé pour les Concerts à emporter. Un groupe dont la présence seule suffit à faire frémir la rue, qui connait l'exercice et en surjoue avec dédain, qui provoque sans avoir l'air d'y toucher, qui prend son pied, joue avec le public qu'il trouve et n'oublie jamais qu'il y a une caméra. Surtout un groupe qui peut faire tout cela sans foirer ses harmonies, et qui pousse le vice jusqu'à écrire notre film alors que nous le tournons.

Car au final, ce film est juste l'histoire d'une pomme volée.