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take away shows — By François Clos

Femi Kuti

On nous l’avait prédit fatigué, il était prêt en découdre, invectivant ses 14 musiciens de ne pas perdre le fil, de garder l’énergie, de continuer ce cri politique entretenu par les Kuti depuis près de 50 ans.

Jubilant au milieu de son groupe, Femi harangue, à droite, à gauche, et fait de toute scène une tribune politique. Il virevolte, crie, vocifère, puis se tempère, s’adoucit, geint avant de repartir dans son discours musical. À qui s’adresse-t-il ? Au soleil, tombant sur l’Ouest des nantis, aux fenêtres voisines, d’un quartier se déprolétarisant du fait de la bulle immobilière ? Ou à nous, les trois blancos qui le filmons, impressionnés par l’envergure du bonhomme, et qui, invités dans sa danse folle, manquons de nous télescoper à chaque instant ? Qu’il est bon de sentir l’air froid se charger d’ « Africa For Africa », alors qu’à nos pieds gît LA ville responsable d’une quantité insondable des maux du continent Noir…

Puis il a fallu redescendre, car Femi doit jouer le soir même, une heure paraît-il mais qui se transformera en deux vrais heures de concert intense. En attendant, on revient sur terre, on rentre dans la Bellevilloise, on se serre dans un non-lieu garni d’estrades et de porte manteaux, les quinze sont présents et murmurent un sublime « Day By Day ». Le calme est revenu, la vigueur est retombée mais subsiste, encore, cette force positive qui ne peut s’éteindre.