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take away shows — By Ondine

Dominique A

Il y a quelque chose de surnaturel dans le fait de se retrouver presque seul dans un musée. On ne voit pas les œuvres de la même manière. On prend plus le temps de les regarder, de les disséquer. On entend le moindre bruit se décupler à l'infini dans la grandeur du lieu, celui de ses pas résonner dans le labyrinthe de couloirs et de salles, rebondir sur le marbre jusqu'à n'être qu'un lointain écho qui amuse presque autant qu'il angoisse - n'est pas Ben Stiller qui veut.

L'impression de surnaturel est d'autant plus forte quand ce musée n'est autre que le musée d'Orsay, lieu à l'aura étourdissante dans lequel se trouvent certaines des œuvres les plus précieuses, connues et fondamentales de la peinture et de la sculpture mondiales. Une véritable machine à fantasmes qui, vidée provisoirement de sa vie - ses visiteurs -, mais pas de sa substance, donne l'étrange sentiment de ne pas seulement contempler l'Histoire, mais d'en faire partie.

C'est dans ce cadre surréaliste (impressionniste devrait-on dire ?) que nous avons eu la chance de filmer un Concert à Emporter un peu particulier avec un artiste depuis longtemps chéri ici : Dominique A. Particulier d'abord parce qu'Eleor, son nouvel et dixième album, ne s'est pas encore dévoilé. Particulier surtout parce qu'à cette occasion, Dominique s'est entouré d'un quatuor à cordes pour habiller "L'Océan" de violons et de violoncelle, pour envelopper ce timbre que l'on connait tous si bien du doux écrin solennel que ce lieu exigeait, avant de livrer une version dépouillée de la belle "Eleor" en déambulant dans les allées d'un musée qu'on aurait cru construit pour sa musique.

Il y a quelque chose de surnaturel à se retrouver presque seul au musée d'Orsay en écoutant la guitare et la voix de Dominique A s'emparer de l'immensité.