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Adrian Crowley

Les rues de Belleville s'éveillent doucement. Il fait froid, le soleil se pose sur les façades et fait plisser nos yeux encore fatigués. Au fond de la coursive du Palais du Commerce, juste au-dessus de la Java silencieuse, le grand vitrail irradie.

En une poignée d'arpèges, Adrian installe sous nos yeux les arcades du Starlight Hotel. La voix qui s'est épaissie au fil des disques nous guide lentement de chambre en chambre, jusqu'à la façade opposée où la rue prend ses aises, où les affaires reprennent. Quelques minutes plus tard, dans le hall, le chanteur se pose sur une chaise pour nous dire la bonne aventure. Tous ceux qui l'écoutent alors savent que l'augure dit vrai, et que chacune de ses prémonitions sera confirmée dans les semaines qui suivront.

Voilà plus de quinze ans qu'Adrian Crowley façonne ses chansons sans plan de carrière, sans stratégie media, sans se la raconter, jamais. Son dernier disque, sorti chez Chemikal Underground, est hanté de cordes, de cuivres et de chœurs qui enveloppent sa voix sans jamais affecter la simplicité et l'élégance de l'interprétation. Il suffit de le voir habiter cette fraiche matinée de février pour comprendre qu'il n'a pas grand chose à envier aux plus grands. Et pour s'étonner qu'il ne soit pas encore connu dans nos contrées au-delà du cercle de ses fidèles admirateurs.